Une vie entièrement consacrée aux Missions
I l naît le 2 décembre 1813 à Castelnaudary, dans le diocèse de Carcassonne, ou sud de la France. Aîné de cinq enfants d'une famille chrétienne assez éprouvée par la Révolution française, c'est son père qui s'occupe de son éducation scolaire jusqu'à son entrée au petit séminaire en 1832, en classe de rhétorique. Ordonné prêtre en décembre 1838, il est d'abord vicaire à la paroisse Saint-Michel de sa ville natale. Il n'y restera même pas trois ans ; en effet, afin de suivre pleinement sa vocation, il décide de se consacrer totalement à la mission "ad gentes". Pour ce faire, il lui faut vaincre la résistance de son évêque qui finit par lui donner son accord ; mais l'opposition de son père est si forte qu'il part pour le Séminaire des Missions Étrangères de Paris sans même saluer sa famille. Il y reste 9 mois et est nommé en Inde, à Pondichéry, où il débarque le 24 juillet 1 842.
Successivement en poste à Salem, puis supérieur du séminaire-collège de Pondichéry et enfin évêque de Prusse et provicaire puis vicaire apostolique de Coimbatore , Melchior de Brésillac veut former des prêtres indiens; il veut un clergé indigène, avec sa propre hiérarchie, capable d'assurer la responsabilité des missions où les Européens ne seraient que des auxiliaires. La question des castes et, de façon plus générale, l'adaptation aux usages de l'Inde étaient cause de divergence entre missionnaires. Mgr de Brésillac aurait voulu davantage de clarté dans les pratiques pastorales. Sa rectitude de conscience, jointe à des problèmes de personnes, l'amène à donner sa démission qui est acceptée à Rome en mars 1855.
Sa volonté de servir les missions est toujours aussi forte. Il décide de se consacrer « aux peuples les plus abandonnés de l'Afrique » et, revenant à Rome au début de 1856, il s'offre pour le Dahomey. Le 15 janvier, il écrit à M. Vian: « La Sacrée Congrégation me verrait avec plaisir ouvrir cette nouvelle mission; mais elle ne veut pas que j’aille seul ; elle m'engage à faire pour cela une Société de missionnaires. » Il va désormais mettre toutes ses forces au service de cette fondation.
La Société des Missions Africaines voit officiellement le jour à Lyon le 8 décembre 1856 et elle accepte le nouveau vicariat apostolique de Sierra Leone en 1858. C'est là que vont partir deux prêtres et un frère en novembre de cette même année. Accompagné de deux autres missionnaires, Mgr de Brésillac les rejoindra le 14 mai 1859, au moment où sévit à Freetown une grave épidémie de fièvre jaune qui l'emportera le 25 juin, moins de deux mois après son arrivée.
Depuis le mois de janvier 1928, ses restes reposent à l'entrée de la chapelle de la maison des Missions Africaines à Lyon.